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agir pour le climat

une performance conçue avec Aline Cousam
Performance, MAC 11 (Manifestation d’art contemporain, MAMCO, Genève 2011)

Suite à une conférence titrée L’incube à Mac, le public fut convié à se rendre au centre de la Place Neuve, en face du Grand Théâtre, pour participer à la performance.

Aline Cousam (12 ans alors) dessine au sol un cercle de craie, y prend place. Je lui tends un éventail, dont elle évente l’air ambiant… puis elle le transmet à qui veut, qui la remplace au centre du cercle, évente l’air ambiant – et ainsi de suite, tant que se trouve un relais.

Depuis, l’éventail signé ac-aj et sa craie sont conservés comme pièces à conviction.

 

 

contes d’auteurs

avec Jérôme Hentsch

installation super8, Centre d’édition contemporaine, Genève 1996

A tour de rôle acteur ou réalisateur, faire son cinéma – jusqu’à projection.

partition
Un dehors en campagne est choisi pour y filmer des silhouettes humaines, debout sur une mince bande de terre, devant un fond de ciel.

A tour de rôles, l’un filme l’autre, de profil, à l’une des marges du cadre. Cette silhouette avance le pied vers le centre de l’image, fait un pas, s’immobilise pieds joints. Un temps. Puis recule d’un pas, sans se retourner. L’action est reconduite, en inversant sa géométrie et ses rôles.

Ces deux films (un par cinémateur), de durées différentes, sont mis en boucle sur deux projecteurs qui projettent leur image sur un même écran (ces projections se superposent pour partie au centre de l’écran). Le bruit des projecteurs fait bande-son.

 

 
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élevage de photons

avec Jérôme Hentsch

A Venise, durant la Biennale d’art contemporain, de la Place San Marco à l’enceinte des pavillons nationaux, lors d’un dimanche ensoleillé.

implants
Munis de lunettes de soleil et face caméra, sans se faire remarquer, placer son image sur autant de photos et de vidéos d’amateurs que possible.

développement
Révélés ici où là, ces photons capturés pourraient bien devenir images d’inconnu.

 

 
 

Essai | La diagonale du fou

avec Jérôme Hentsch

Performance au Parc des Bastions, Genève, du 15 octobre au 24 décembre 1994,
sur invitation d’Attitude à l’exposition collective In Vivo–In Vitro. La performance, reprise chaque samedi, commence avant le début de l’exposition et prend fin avant sa clôture.

figures
Au lieu et à l’heure dite, les deux amis se rencontrent, d’assez loin, silencieux, dans ce parc publique. Leurs regards se trouvent et ne se quitteront plus.

Entre eux, une distance est maintenue constante – de 5 à 6 mètres au moins, pour autant que les acteurs ne se quittent pas des yeux.

Chacun peut déplacer cette figure commune dans l’espace et le temps.

 

 

LECTURE
La dernière bande, Samuel Beckett, Minuit, Paris 1959

avec Jérôme Hentsch

Sous-Sol, Genève, 1994

enquête
Des rapports singuliers auteur–acteur mis en scène par la lecture.

biais
Désintriquer le texte cité par les conditions d’un théâtre de la lecture.

rappel
Cette pièce de théâtre fait apparaître deux corps textuels distincts. Le premier est celui des didascalies – muettes au théâtre mais non à la lecture : Beckett décrit, en préambule, la scène et son seul personnage, puis, par de brèves notations intercalées entre les phrases du personnage, indique ici une pause, là un rire bref…

Le second corps textuel est le texte prononcé par le personnage, composé de plusieurs monologues : ceux qu’il a antérieurement enregistré sur des bandes magnétiques qu’il écoute, commente, interrompt, manipule ; ceux, nouveaux, qu’il énonce à haute voix et enregistre parfois, sur scène.

avant-première
1. Sur une bande vidéo sont enregistrés des plans fixes, couleur, muets, des objets qui reviennent dans le texte : une table, son tiroir, une chaise, une banane (fraîche, mûre, ou très avariée).

2. Des ces enregistrements est montée une bande vidéo faite de successions franches de plans – parfois noirs – recopiés de génération en génération (certains d’innombrables fois) jusqu’à obtenir des images plus ou moins dégradées, parfois presque illisibles, qu’accompagnent alors de forts bruits de souffle.

mise en scène
Au fond de la scène, de biais, une petite table de bois, son tiroir côté salle. Sur la table, empilés, un téléviseur, un magnétoscope, un amplificateur, deux haut-parleurs. Devant la table une caméra vidéo sur trépieds fait face au téléviseur. Deux chaises face à face sont là, à l’avant de la scène. La lumière crue d’un projecteur de diapositives sans image, placé au fond de la salle, découpe l’espace scénique. Les câblages sont faits. La salle reste faiblement éclairée.

lecture
Les lecteurs entrent en scène, branchent les appareils : la caméra filme l’écran, qui diffuse le montage vidéo dont le bruit de souffle, d’intensité variable, est très fortement amplifié.

Livre en main, ils prennent place face à face sur les chaises. L’un lit à haute voix les didascalies, au ton d’une lecture, sans inflexions théâtrales ; l’autre lit de même, sans inflexions théâtrales, le texte du personnage. Leurs voix, pour rester audibles, ajustent leur puissance aux bruits de fond : parfois, un temps, elles doivent renoncer. Monologue et didascalies sont ainsi énoncés à deux voix, du début à la fin du texte :
– Rideau.